Strange Orange:
Patrick Straram, poème extrait de la revue Les Herbes Rouges #2
Filles-fleurs étrusques
soleils-éclatements
fruits de mer, herbes, grêles
de l'orange
de l'orange
du rock, un crabe, du pop'
elle n'arrête pas de travailler
pythonisse industrieuse
le scandale effarant du village-clinique
un sourire en écharpe sur un mal d'être incurable
qui lui donne cette beauté déchirée qui déchire
et rassure
à l'image
de la mitraille géologique étoilée
qu'elle plaque facile sur la laque
mais fallait le faire
le faire
bel oiseau noir
et femme du manuscrit trouvé à Saragosse
faite de vieille terre et de brumes de Pologne
et de canicule mexicaine
de Paris et de la Californie
et de tant de Haut Sauterne
le délire allègre
l'ironie et les larmes en un même clin d'oeil de lune
à boire une terre plus promise jamais
la radio fonctionne même toute la nuit
dans le petit bungalow de la rue Olive
perché haut sur l'océan
bathyscaphe qu'elle remue d'étranges grouillements
une tendresse dingue
moulée
au long du long d'un rock qui fouille nerfs et tripes
ces éclats vertiges de guitatre électrique au coeur
des Beatles des Rolling Stones
du Paul Butterfield Blues Band du Jefferson Airplane
surrealistic pillow
le sommeil ce que vive?
et elle m'a fait un portrait The Doors
dans
de l'orange
de l'orange
couleur d'un perpétuel mourir
où nous échangeons d'étranges oranges d'étrangers
complices d'un exil à jamais
la Stellouchka mon hirondelle-tournesol
au long du Buffalo Springfield et de Country Joe & the Fish
et des Fugs et de l'Hour Glass
demain elle prendra un amant
et j'attendrai au No Name Bar
qu'elle surgisse une nuit
hurlée-hurlante de solitude
et trop d'alcool
et nous rêverons ensemble
de bicyclettes
de l'orange
de l'orange
Mamas and Papas et Mothers of Invention
ce qui est assez parfaitement merveilleux
pour un peu de tendresse être sentimental
quand le cirque fatigue puisque sans surprises
et se le dire en graffiti
Haut Sauterne "Strange days" tu sais de l'orange
as we run from the day
to a strange night of stone
et peut-être je dis mal cet accord bel
mais peut-être sont-ce les autres qui ne savent plus leur âme
brutes hystériques et petits épiciers des mensonges
acharnés à se désincarner
et le bungalow de la rue Olive
la Stellouchka mon hirondelle-tournesol
l'orange
l'orange
je le dis comme Godard dit comprenne qui voudra
comprenne qui
voudra
c'était le dit
d'un paradis
artificiel
un coin de ciel
mais moi j'y crois
folk-rock à moi
car tendresse jamais
n'abîmera le vrai
Haut Sauterne "Strange days" tu sais de l'orange...
Patrick Straram, poème extrait de la revue Les Herbes Rouges #2
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